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humeur en faisant l’ouverture des corps, y éprouvaient un sentiment de chaleur qui durait long-temps quelquefois leurs doigts étaient atteints d’érosion c’est ce que Morgagni a observé. Ce grand anatomiste nous a dit, de plus, que des pigeons avaient été empoisonnés par une pareille bile.

Que l’on juge donc si, pour traiter efficacement l’espèce d’entérite qui provient principalement de l’altération de la bile il suffit de ne considérer que l’inflammation locale des intestins ; s’il ne faut pas, de plus, avoir la plus grande attention à l’état du foie, à la quantité et à la qualité de la bile puisque souvent il suffit de prescrire aux malades des boissons rafraîchissantes et relâchantes, des bains tièdes, de doux laxatifs avec ou sans saignée, pour procurer quelques évacuations bilieuses, et faire ainsi heureusement finir cette espèce d’entérite on peut quelquefois alors la prévenir par quelque doux vomitif, sans, au préalable, avoir eu besoin de la saignée ; au lieu que, lorsque la vraie entérite a lieu, les saignées sont toujours nécessaires et les vomitifs toujours nuisibles de quelque nature que soit cette maladie.

2.o  If survient souvent, dans des diarrhées et des dyssenteries réunies à des fièvres putrides [adynamiques ;] ou malignes [ataxiques], une vraie inflammation de l’estomac et des intestins, ou une gastrite et une entérite qu’on ne peut raisonnablement attribuer qu’à la très-mauvaise disposition du foie ou de la bile, puisqu’il est constant que les symptômes de cette inflammation perdent souvent de leur intensité, lorsque le cours de la bile par les selles est convenablement établi, ou qu’ils deviennent, au contraire, plus intenses, si cet heureux effet n’a pas lieu, jusqu’à la mort même. causée par la gangrène de l’estomac et des intestins.

C’est ce qui a fait dire à de grands médecins que les diarrhées et dyssenteries sèches étaient le plus souvent mortelles, comme elles le sont en effet.