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seaux sanguins et lymphatiques communs au même canal et au duodénum, doit encore être prise en considération, lorsqu’on veut se rendre compte des divers faits relatifs à la correspondance du foie avec le canal alimentaire.

Combien de fois n’est-il pas arrivé que des malades se sont plaints de vives douleurs dans la région ombilicale, dont on n’aurait pas cru que la cause existât dans le foie, quoiqu’elle y résidât réellement, d’autant plus que souvent il n’y avait chez eux ni jaunisse, ni sensation douloureuse dans la région de cet organe !

On a quelquefois dit que ces malades étaient atteints d’une affection rhumatismale, de vers, d’une inflammation latente des intestins, ou d’autres maux que les médecins croyaient exister en eux ; et cependant l’issue de la maladie, ou l’ouverture du corps, a souvent prouvé qu’on l’avait attribuée à des causes illusoires, et que son siège, au lieu d’exister dans les intestins, résidait dans le foie, ou, du moins, que si les intestins étaient aussi affectés, ils ne l’avaient été que secondairement au foie et à l’altération de la bile.

Je pourrais rapporter un très-grand nombre de faits qui viendraient à l’appui de ce que j’avance. Je me bornerai, pour plus grande brièveté, aux suivans.

Observation I. M. Dutillet, âgé d’environ soixante-six à sept ans, se plaignit, pendant long-temps, d’une douleur avec tension et une extrême chaleur dans la région ombilicale, de dégoût pour les alimens, et de beaucoup de difficulté dans ses digestions. Il maigrissait considérablement, son poufs était fréquent et serré, les douleurs abdominales étaient plus intenses dans la soirée et dans la nuit que dans le reste du temps on lui prescrivit divers remèdes sans succès, tels que des boissons relâchantes et adoucissantes, des bains, des sangsues au fondement, &c. La maladie ne céda pas aux remèdes. On accusa alors une affection rhumatismale