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crire des remèdes qu’ils ne conseilleraient certainement pas, si la véritable source de ces maux leur était connue.

Pour se faire une idée de l’influence du foie sur les Intestins, il faut remarquer, 1.o  qu’il y a une communication réciproque et intime des nerfs et des vaisseaux de ces viscères[1], de telle manière que l’un d’eux peut, s’il est primitivement affecté, agir sur l’autre d’où il résulte qu’une maladie peu intense dans celui qui est naturellement peu sensible, peut causer une douleur plus ou moins vive dans celui qui est doué d’une plus grande sensibilité. C’est ce qui fait que le médecin qui ne prend pas cet objet en considération,’ se trompe sur la nature et le siège même de la maladie or c’est ce qui est souvent arrivé et arrive fréquemment encore à l’égard du foie de l’estomac et des intestins, le premier organe ayant beaucoup moins de sensibilité que les deux autres.

2.o  Indépendamment des communications que le foie a avec les intestins par les nerfs et les vaisseaux, il en a encore d’autres avec les intestins. Il est particulièrement uni au colon par des replis du péritoine à la faveur desquels les nerfs et les vaisseaux se propagent ; et, de plus, la vésicule du fiel est en contact avec cet intestin si intimement, qu’une partie de la bile contenue dans sa cavité transsude souvent à travers ses parois et s’épanche sur la lame extérieure du colon tellement qu’elle en est non-seulement teinte en une couleur jaune plus ou moins foncée, mais encore qu’elle est absorbée en plus ou moins grande quantité ; de manière que

  1. Les nerfs du foie, de l’estomac et des intestins, provenant presque tous du plexus soléaire les artères de ces organes ayant entre elles les communications les plus multipliées, ainsi que leurs veines, qui sont fournies ou qui aboutissent au tronc de la veine porte ; les vaisseaux lymphatiques concourant encore à toutes ces communications, il en résulte une telle correspondance entre ces organes, qu’il faut toujours la prendre en considération en physiologie comme en pathologie, pour éviter de grandes erreurs.