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C’est de ce genre d’entérites que je veux parler, ne pouvant être confondues avec celles des intestins qui sont immédiatement produites par des alimens liquides ou solides trop abondans ou trop stimulans, par des poisons, par des purgatifs trop violens, et par la déglutition de divers corps étrangers qui sont parvenus dans le canal intestinal, par des matières fécales concrétées, par des vers, par des vices fébriles ou d’autre nature, ou enfin par diverses causes.

Toutes ces inflammations sont immédiatement excitées dans les intestins, ainsi que nous venons de le dire ; au lieu que celles dont il va être question, ne surviennent que secondairement aux lésions d’autres organes, particulièrement du foie et de la bile.

On tombe dans de funestes erreurs si l’on se trompe a cet égard elles sont aussi graves que celles que l’on commet lorsqu’on attribue à l’estomac des maladies qui résident dans le foie erreur que mon illustre maître Ferrein a bien fait connaître dans son Mémoire lu à l’Académie royale des sciences, année 1766, sur l’inflammation des viscères du bas-ventre.

J’ai moi-même prouvé la vérité de cette doctrine par d’autres faits recueillis dans un Mémoire que j’ai lu à la même Académie en 1772[1].

J’ose dire que les savans médecins qui ont écrit depuis ; ont confirmé la doctrine de Ferrein par le résultat de leurs propres observations. Cependant, bien loin d’avoir été généralement adoptée, comme elle paraissait devoir l’être, elle ne l’a pas été de plusieurs médecins, ses compatriotes et ses successeurs, puisque quelques-uns d’eux continuent d’attribuer à l’estomac des maladies dont le siège primitif réside evidem-

  1. Sur quelques maladies du foie, qu’on attribue à d’autres organes, et sur des maladies dont on fixe ordinairement le siège dans le foie, quoiqu’il n’y soit pas.