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sont extrêmement variables suivant les localités, il s’ensuit que l’égalité de chute que l’on prescrit ordinairement d’établir entre toutes les écluses d’un même canal, se réduit à une simple règle de pratique qu’aucune théorie ne justifie, et qui ne peut trouver d’application motivée que dans un concours de circonstances très-rares.

On vient de voir suivant quelles lois doivent varier les chutes d’écluse sur un canal de navigation dans des circonstances données, et quand on fait abstraction, comme on l’a fait jusqu’ici, de la différence du tirant d’eau des bateaux il sera facile, en ayant égard à cette différence, de déduire de nos formules la loi de variabilité de ces chutes dans des circonstances semblables. La simplicité de ces calculs nous dispense de nous y arrêter.

La dépense d’action dynamique ou de forces vives nécessaire à la manoeuvre des écluses n’a, jusqu’à présent, fixé l’attention d’aucun ingénieur, quoiqu’elle soit bien autrement importante que la dépense d’eau. Je vais montrer maintenant comment la considération de cette dépense d’action dynamique doit conduire au perfectionnement de tout système de canaux navigables.

Je commence par rappeler ce principe incontestable, que les forces vives ou les actions dynamiques, quelle que soit leur source et de quelque manière qu’on en dispose, peuvent toujours représenter l’effet utile de quelque machine. L’économie de ces forces par des dispositions appropriées en laisse donc une plus grande quantité disponible pour être employée utilement. En réglant convenablement, par exemple, les chutes d’un canal de navigation la quantité de force vive qu’on économise reste disponible pour le service d’usines le long du canal, ou pour tout autre usage utile. Je rappelle, en second lieu, que la dépense de force vive nécessaire pour opérer, au passage d’une écluse, la montée