Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 5.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans les plaines, il est évident qu’une première prise d’eau subsidiaire permettra de donner à l’écluse qui la suit immédiatement, une chute plus forte que celle de l’écluse qui la précède mais, jusqu’à ce qu’une seconde prise d’eau subsidiaire vienne de nouveau alimenter le canal, on conçoit que la chute des écluses devra diminuer en descendant de la première prise d’eau à la seconde, de la seconde à la troisième, et ainsi de suite d’où l’on voit qu’en ayant égard aux pertes occasionnées par les filtrations et l’évaporation un canal navigable écluse doit être considéré comme un système de plusieurs canaux partiels séparés par des prises d’eau consécutives, et dans chacun desquels les chutes d’écluse doivent décroître de leur extrémité supérieure à leur extrémité inférieure.

Les écluses situées à l’origine de ces canaux partiels doivent avoir plus de chute à mesure que ces canaux se trouvent plus éloignés du point culminant, dans tous les cas où le volume des prises d’eau subsidiaires de chacun d’eux est plus grand que le volume d’eau perdu par les filtrations et l’évaporation ces écluses d’origine doivent, au contraire, avoir moins de chute lorsque ces déperditions ne sont point compensées par les prises d’eau consécutives.

En général, si l’on suppose tous les biefs d’un canal de navigation remplis une première fois à la hauteur exigée par le tirant d’eau des bateaux le plus fortement chargés, il faudra, pour maintenir cette hauteur constante, quelle que soit l’activité de la navigation que la chute d’une écluse quelconque soit proportionnelle à la somme des volumes d’eau fournis par le réservoir culminant et les prises d’eau collatérales en amont de cette écluse après avoir retranché de cette somme celle des pertes dues à l’évaporation et aux filtrations dans la même étendue ; et, comme ces volumes d’eau gagnés et perdus sur une longueur déterminée de ce canal