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que l’on établisse ordinairement, sont de et que les plus basses sont de D’après cela, dit-il, il paraît que la chute la plus convenable est de hauteur moyenne entre la plus petite et la plus grande que l’on soit dans l’usage d’adopter voilà à quoi se réduit la seule règle qu’il ait déduite d’une pratique très-éclairée, et des nombreuses observations dont son important ouvrage est rempli. Etablissons maintenant les principes rigoureux d’après lesquels les chutes des écluses successives d’un canal doivent être distribuées.

Puisque la dépense d’eau d’un bief quelconque, pour un double passage de bateaux dans l’écluse qui termine ce bief, est toujours proportionnelle à la chute de cette écluse, lorsque, suivant l’hypothèse accoutumée les bateaux qui la montent et qui la descendent ont le même tirant d’eau il est évident que, dans cette hypothèse, la condition réciproque d’une distribution convenable d’écluses consiste à proportionner leur chute à la dépense d’eau que peut fournir, sans inconvénient le bief contigu destiné à en faire le service.

Cela posé admettons que l’écluse la plus élevée d’un canal ait été construite sur ce principe il est clair que, si le canal, à partir de ce point jusqu’à son extrémité inférieure, n éprouvait aucune perte d’eau par l’évaporation ou par les filtrations, toutes ses écluses devraient avoir les mêmes dimensions que la première ; car l’eau dépensée par le premier bief passe toujours dans le second, qui la dépense à son tour au profit du troisième, et ainsi de suite jusqu’au bief le plus bas.

Dans le cas d’une dépense négative le même volume d’eau remonterait successivement toutes les écluses depuis l’extrémité inférieure jusqu’au bief culminant du canal. Ainsi, quel que fût le nombre des écluses la descente