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ce changement que par des considérations d’une autre nature, et, peut-être en abandonnant à regret un système de construction accrédité par le préjugé, et qui rendait en quelque sorte plus sensible l’espèce de merveilleux que présente la navigation ascendante sur les canaux de navigation. Les ingénieurs les plus célèbres de France et d’Angleterre ont contribué, jusqu’à ces derniers temps, à maintenir les anciennes pratiques.

On lit, dans un mémoire de M. Perronet sur le canal de Bourgogne, que le plus ou moins de place qu’occupe un bateau dans le sas d’une écluse, ne change point le volume d’eau nécessaire à la navigation ascendante ou descendante, et qu’en conséquence il n’y a aucune raison de diminuer la chute des écluses, qui est, dit-il, le plus ordinairement de huit, dix et douze pieds.

Cette opinion, émise par un ingénieur d’une aussi haute réputation, n’a point eu de contradicteurs ; et, s’il’ est permis d’en juger par les canaux qui ont été exécutés depuis, on a continué.de l’admettre de confiance et sans discussion.

À la vérité, M. Gauthey, dans son mémoire déjà cité remarque qu’il ne convient point de donner des chutes égales aux écluses d’un canal à point de partage ; que les chutes les plus basses doivent être établies près de ce point, et qu’à mesure qu’on peut alimenter le canal dans ses parties inférieures par de nouvelles prises d’eau, il n’y a point d’inconvénient à augmenter les chutes des écluses. Mais M. Gauthey n’a pas distingué d’une manière formelle, ni dans quelles circonstances, ni avec quelles restrictions, il convenait de procéder ainsi ; et, quoique son idée suppose la notion d’un certain rapport entre la chute des écluses et le volume d’eau consacré à leur service il ne s’est point occupé d’assigner ce rapport.

Il se borne à observer que les plus grandes chutes d’écluse