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d’où l’on voit que cette dépense diminue encore d’autant plus que le nombre des écluses est plus considérable, ou leur chute plus petite.

Elle devient exactement proportionnelle à cette chute lorsque les bateaux montans et descendans ont le même tirant d’eau, seule supposition qui ait été tacitement admise jusqu’à présent car on a alors

En ne considérant d’abord la distribution des écluses d’un canal de navigation que sous le rapport de la dépense d’eau à laquelle les biefs doivent subvenir, on voit combien il y a d’avantages à donner peu de chute aux écluses. Les principes sur lesquels cette conclusion est appuyée sont évidens ; les calculs qui la justifient sont simples et faciles à vérifier cependant elle paraît avoir échappé jusqu’à présent aux ingénieurs qui se sont occupés de projets ou de constructions de canaux.

C’est dans la marche naturelle de notre esprit, et la lenteur avec laquelle certaines connaissances se propagent, qu’il faut chercher la cause de l’espèce d’abandon dans lequel ont été laissées les questions qui font l’objet de ce mémoire. Les inventeurs des écluses à sas, et ceux qui en construisirent les premiers, séduits sans doute, comme ils devaient l’être, par l’espèce de phénomène que présente cet ingénieux appareil, lui attribuèrent d’autant plus de mérite que la difficulté qu’il servait à vaincre parut plus grande, c’est-à-dire que par cette manoeuvre on pouvait faire monter les bateaux à une grande hauteur, en rachetant une plus grande différence de niveau entre deux biefs contigus.

Si, d’ailleurs, comme on l’assure les premières écluses