décomposer l’ammoniaque à une certaine température, sans absorber aucun des principes de cet alcali, et que cette propriété paraissait inépuisable. Le fer la possède à un plus haut degré que le cuivre, et le cuivre plus que l’argent, l’or et le platine à égalité de surface.
Dix grammes de fer en fil suffisent pour décomposer, à quelques centièmes près, un courant de gaz ammoniac assez rapide et soutenu pendant huit à dix heures, sans que la température dépasse le terme auquel l’ammoniaque résiste complètement. Une quantité triple de platine en fil, de la même grosseur, ne produit pas, à beaucoup près, un semblable effet, même à une température plus élevée.
Les résultats remarquables de cette expérience dépendent peut-être des mêmes causes que celles qui font que l’or et l’argent déterminent la combinaison de l’hydrogène et de l’oxigène à 300°, le platine en masse à 270°, et le platine en éponge à la température ordinaire.
Or, si l’on observe que le fer qui décompose si bien l’ammoniaque n’opère point ou n’opère que difficilement la combinaison de l’hydrogène avec l’oxigène, et que le platine, qui est si efficace pour cette dernière combinaison, ne produit qu’avec peine la décomposition de l’ammoniaque, on est porté à croire que, parmi les gaz, les uns tendraient à s’unir sous l’influence des métaux, tandis que d’autres tendraient à se séparer, et que cette propriété varierait en raison de la nature des uns et des autres. Ceux des métaux qui produiraient le mieux l’un des effets, ne produiraient pas l’autre, ou ne le produiraient qu’à un moindre degré.
Nous nous abstiendrons d’ailleurs de présenter les conjectures que ces phénomènes singuliers ont fait naître dans notre esprit, jusqu’à ce que nous ayons terminé les expériences que nous avons entreprises pour les vérifier.