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NOTE
Sur la Propriété que possèdent quelques Métaux, de
faciliter la combinaison des Fluides élastiques ;
Par MM. DULONG et THÉNARD.
Lu à l’Académie royale des Sciences le 15 septembre 1823[1].

M. Doebereiner, professeur à l’université d’Iéna, vient de découvrir un des phénomènes les plus curieux que puissent présenter les sciences physiques. Nous ne connaissons le travail qu’il a fait à ce sujet, que par l’annonce qui en a paru dans le Journal des débats du 24 août dernier, et qui est peu propre à en donner une idée exacte ; et par une lettre de M. Kastner à M. le docteur Liebig, que ce savant, actuellement à Paris, a bien voulu nous communiquer. Il y est dit que M. Doebereiner a observé que le platine en éponge détermine, à la température ordinaire, la combinaison de l’hydrogène avec l’oxigène, et que le développement de chaleur résultant de cette action peut rendre le métal incandescent. Nous nous sommes empressés de vérifier un fait aussi surprenant. Nous l’avons trouvé très-exact ; et comme l’expérience peut se faire

  1. Depuis l’impression de cette Note, les auteurs ont vu, 1.o que le palladium en masse spongieuse pouvait enflammer l’hydrogène, comme le fait le platine ; 2.o que l’iridium, sous cette forme, s’échauffait très-fortement en produisant de l’eau ; 3.o que le cobalt et le nickel en masse déterminaient à 300° environ l’union de l’hydrogène et de l’oxigène ; 4.o que l’éponge de platine formait à froid de l’eau et de l’ammoniac avec le gaz nitreux et l’hydrogène, et agissait aussi sur un mélange d’hydrogène et de protoxide d’azote.