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pouvons considérer chaque point ébranle de cette surface comme étant lui-même mi centre d’ébranlement par rapport au second milieu, dans lequel il produirait, s’il agissait seul une onde sphérique décrite de ce même point comme centre. Cette onde aurait-elle la même intensité dans toute l’étendue de sa surface, c’est-à-dire, les oscillations des molécules éthérées y auraient-elles par-tout la même amplitude, la même vîtesse absolue ? Non sans doute, et cette vîtesse pourrait même être nulle dans une partie de la surface de l’onde. Mais, 1.o comme les vîtesses absolues des molécules n’ont aucune influence sur la vîtesse de propagation, elle sera la même en tout sens, et l’onde dérivée sera sphérique[1]. 2.o Les vîtesses absolues des molécules ne changeront brusquement ni d’intensité, ni de direction d’un point de la surface de fonde au point suivant, mais graduellement et dune manière conforme à la loi de continuité. Ainsi, toutes les fois que l’on considérera deux points très-voisins de la surface de fonde, ou plus généralement deux points dont les rayons font entre eux un très-petit angle, on pourra dire que les vîtesses absolues des molécules y sont sensiblement égales et parallèles. 3.o Quelles que soient les altérations qu’ait éprouvées l’ébranlement en passant du premier milieu dans le second, il n’a pas pu perdre son caractère de mouvement oscillatoire ; et les ondes qui émanent de chaque point de la surface réfringente seront toujours composées chacune de deux demi-ondulations de signes contraires, dans lesquelles les intensités des

  1. On pourrait objecter que, si les ondes propagées par un milieu dont l’élasticité est la même en tout sens, sont évidemment sphériques quand le centre d’ébranlement est dans l’intérieur de ce milieu, il n’est pas également certain que des ondes qui prennent naissance à sa limite conservent encore la forme sphérique. Mais il est aisé d’éviter cette difficulté, en faisant partir les ondes d’un plan inférieur parallèle à la surface réfringente, au lieu de placer leurs centres sur cette surface même. Dans le cas que nous considérons, où, l’onde incidente étant plane, les rayons incidens sont parallèles il est clair que les différences entre les instans d’arrivée des divers-rayons à ce second plan seront les mêmes que les différences entre leurs instans d’arrivée à la surface réfringente, puisqu ils devront tous employer le même intervalle de temps à parcourir i espace compris entre ces deux plans, vu la similitude des circonstances. Ainsi rien ne sera changé aux conséquences qu’on déduit de ces différences et, les centres des ondes élémentaires se trouvant alors situés dans Tintérieur du second milieu et aussi éloignés qu’on voudra de la surface réfringente, on ne pourra plus objecter que ces ondes ne sont pas sphériques, sur-tout dans la portion de leur surface qui concourra à la formation de l’onde réfractée.