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Avant d’employer cette valeur de dans le calcul des franges extérieures et intérieures des ombres des corps j’ai voulu encore la vérifier sur les franges produites par deux miroirs formant entre eux un angle très-obtus. C’est le cas le plus simple des interférences puisqu’on n’a à considérer que deux systèmes d’ondes qui ont leurs centres aux deux images du point lumineux[1]. On peut appliquer à ce phénomène la formule donnant l’intervalle compris entre deux minima consécutifs, que nous avons trouvée pour les franges intérieures de l’ombre d’un corps étroit, dans l’hypothèse où toute la lumière infléchie partait des bords mêmes de l’écran, dont représentait la largeur. Dans le phénomène d’interférences produit par deux miroirs c représente la distance entre les deux images du point lumineux.

Je ne rapporterai que deux expériences de ce genre les seules dans lesquelles, je n’aie oublié aucune des précautions nécessaires pour éviter les erreurs. N’ayant pas pu me procurer des miroirs métalliques assez exactement plans je me suis


    que la lumière qu’il donne doit différer très-peu de celle du verre rouge dont je me suis servi en dernier lieu. Si l’on emploie la longueur d’ondulation pour calculer les observations de mon premier. Mémoire on trouvera cependant des différences assez notables entre l’expérience et la théorie, comme M. Babinet me l’a fait remarquer. Mais elles tiennent à l’inexactitude de mes premières observations, qui avaient été faites dans la chambre obscure de l’Ecole polytechnique, dont le plancher, quoique solide, n’avait pas toute la stabilité nécessaire, comme je m’en suis aperçu depuis, en remarquant que le fil du micromètre changeait un peu de position quand on portait le poids du corps à gauche ou à droite du pied de l’instrument. Les nouvelles observations dont je, présente ici les résultats, méritent beaucoup plus de confiance, parce que le pied du micromètre reposait sur une voûte, et que j’avais acquis plus d’expérience en général sur toutes les précautions qu’il est nécessaire de prendre pour obtenir des mesures exactes.

  1. Si l’on subdivisait chacune des deux ondes incidentes en petites ondes élémentaires, comme nous l’avons fait pour les autres phénomènes de diffraction il est clair qu’on arriverait au même résultat, puisque les intégrales de ces deux systèmes d’ondes élémentaires fictives sont précisément les deux ondes réelles réfléchies par les miroirs.