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bateaux qui seront employés la nature et la quantité des importations et des exportations qui devront s’opérer au moyen du canal dont cette écluse fera partie. Ainsi le perfectionnement de cette espèce de construction exige l’application immédiate de certaines connaissances statistiques qui, au premier aperçu, ne paraissent avoir que des rapports éloignés avec l’art de projeter les canaux de navigation.

Cette succession de bateaux qui se rencontrent à chaque écluse, et que l’on fait alternativement monter et descendre, en profitant de la situation dans laquelle le sas a été mis par la descente ou la montée précédente, est évidemment celle qui présente le plus d’avantages sous le rapport de l’économie de l’eau dépensée mais le mouvement des bateaux peut se faire sur un canal dans un ordre différent. Il peut arriver, en effet, que, pour satisfaire à certaines convenances, on soit obligé de les faire marcher en convoi, de telle sorte que tous les bateaux montans passent, à la file les uns des autres, à une certaine heure ; et que tous les bateaux descendans passent, également à la file,, à une autre heure de la journée.

Pour entrer dans l’examen de ce cas particulier, supposons d’abord que la communication soit établie entre le sas de l’écluse et le bief inférieur, et qu’il se présente un convoi de bateaux montans.

L’ascension du premier bateau exige d’abord que l’on verse dans le sas un volume d’eau


Le bateau, en sortant du sas, y est remplacé par un volume d’eau

Ainsi, pour faire passer le premier bateau du convoi montant, du bief inférieur dans le bief supérieur, on a dépensé un volume d’eau

Le second bateau trouvant le sas rempli, il faut commencer par faire descendre l’eau qu’il contient jusqu’au niveau