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onde lumineuse dans chacun de ses points peuvent être regardées comme la somme des mouvemens élémentaires qu’y enverraient au même instant, en agissant isolément toutes les parties de cette onde considérée dans une quelconque de ses positions antérieures[1].

Il résulte du principe de la coexistence des petits mouvemens, que les vibrations produites en un point quelconque d’un fluide élastique par plusieurs ébranlemens sont égales à la résultante de toutes les agitations envoyées au même instant dans ce point par ces différens centres d’ondulation, quels que soient leur nombre leurs positions respectives, la nature et l’époque des ébranlemens divers. Ce principe, étant général, doit s’appliquer à tous les cas particuliers. Je supposerai que tous ces ébranlemens en nombre infini sont de même espèce, ont lieu simultanément, sont contigus et placés sur un même plan ou sur une même surface sphérique. Je ferai encore une hypothèse relativement à la nature de ces ébranlemens ; je supposerai que les vîtesses imprimées aux molécules sont toutes dirigées dans le même sens, perpendiculairement à la surface sphérique[2], et sont en outre proportionnelles aux condensations en sorte que les molécules ne puissent pas avoir de

  1. Je considère toujours la succession d’une infinité d’ondulations, ou une vibration générale du fluide. Ce n’est que dans ce sens qu’on peut dire que deux ondes lumineuses se détruisent lorsqu’elles sont à une demi-ondulation l’une de l’autre. Les formules d’interférence que je viens de donner ne sont point applicables au cas d’une ondulation isolée, qui d’ailleurs n’est pas celui de la nature.
  2. Il peut y avoir des ondes dérivées dans lesquelles la direction des vîtesses absolues imprimées aux molécules ne soit pas perpendiculaire à la surface de l’onde. En réfléchissant aux lois particulières de l’interférence des rayons polarisés, je me suis convaincu, depuis la rédaction de ce Mémoire, que les vibrations lumineuses s’exécutent perpendiculairement aux rayons ou parallèlement à la surface de l’onde. Les raisonnemens et les calculs contenus dans ce Mémoire s’accordent aussi bien avec cette nouvelle hypothèse qu’avec la précédente, puisqu’ils sont indépendans de la direction réelle des vibrations et supposent seulement qu’elles s’exécutent dans le même sens pour tous les rayons partis du même système d’ondes- qui concourent à la formation des franges.