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portion de l’onde lumineuse se trouve interceptée ou retardée dans sa marche par l’interposition d’un écran opaque ou transparent, on conçoit que cet équilibre transversal est détruit, et qu’il doit en résulter pour les différens points de l’onde la faculté d’envoyer des rayons suivant de nouvelles directions.

Il serait sans doute bien difficile de suivre par l’analyse mécanique toutes les modifications que l’onde lumineuse éprouve successivement depuis l’instant où la rencontre de l’écran en a intercepté une partie aussi n’est-ce pas de cette manière que nous allons essayer de déterminer les lois de la diffraction. Nous ne chercherons pas à découvrir ce qui se passe dans le voisinage du corps opaque, où ces lois sont sans doute extrêmement compliquées et où la forme des bords de l’écran doit avoir encore une influence notable sur la position et l’intensité des franges. Nous nous proposons de calculer les intensités relatives des différens points de l’onde lumineuse seulement après qu’elle a dépassé l’écran d’un grand nombre d’ondulations. Ainsi les positions de l’onde que nous considérerons seront toujours censées éloignées de l’écran d’une quantité très-considérable par rapport à la longueur d’une ondulation lumineuse.

Nous n’envisagerons pas le problème des vibrations d’un fluide élastique sous le même point de vue que les géomètres l’ont fait ordinairement, c’est-à-dire, en ne considérant qu’un seul ébranlement. Dans la nature, les vibrations ne sont jamais isolées elles se répètent toujours un grand nombre de fois, comme on peut le remarquer dans les oscillations d’un pendule ou les vibrations des corps sonores. Nous supposerons que les vibrations des particules lumineuses s’exécutent de la même manière en se succédant régulièrement par séries nombreuses hypothèse où nous conduit l’analogie, et qui d’ailleurs paraît une conséquence des forces qui tiennent les molécules