Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 5.djvu/381

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

SECTION II.

Après avoir démontré, dans la première section de ce Mémoire, que le système de l’émission, et même le principe des interférences, quand on ne l’applique qu’aux rayons directs et aux rayons réfléchis ou infléchis sur les bords mêmes de l’écran, sont insuffisans pour expliquer les phénomènes de la diffraction, je vais faire voir maintenant qu’on peut en donner une explication satisfaisante et une théorie générale dans le système des ondulations, sans le secours d’aucune hypothèse secondaire, et en s’appuyant seulement sur le principe d’Huygens et sur celui des interférences, qui sont l’un et l’autre des conséquences de l’hypothèse fondamentale.

En admettant que la lumière consiste dans des vibrations de l’éther, semblables à celles des ondes sonores, il est aisé de se rendre raison de l’inflexion des rayons lumineux à des distances sensibles de l’écran. En effet, quand une petite partie d’un fluide élastique a éprouvé une condensation par exemple, elle tend à se dilater dans toutes les directions ; et si, dans une onde entière, les molécules ne se meuvent que parallèlement à la normale, cela tient à ce que toutes les parties de l’onde situées sur la même surface sphérique éprouvent simultanément la même condensation ou dilatation, et qu’ainsi les pressions transversales se font équilibre. Mais, dès qu’une


    au-dessus de son niveau entre deux surfaces séparées par un intervalle très-sensible, quoique l’attraction exercée par ces surfaces sur le liquide ne s’étende qu’à une distance infiniment petite. La raison en est que les molécules liquides attirées par la surface du tube capillaire attirent à leur tour les molécules liquides situées dans leur sphère d’activité, et ainsi de suite de proche en proche. Mais, dans la théorie de l’émission, on ne peut pas appliquer aux phénomènes de la diffraction une explication analogue car, d’après l’hypothèse fondamentale, les molécules lumineuses n’exercent point d’influence sensible snr la marche des molécules voisines on n’admet aucune dépendance mutuelle entre leurs mouvemens ; autrement ce serait rentrer dans la supposition d’un fluide.