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de l’étendue et de la courbure de sa surface, et les franges produites par le dos d’un rasoir, par exempte, devraient être beaucoup plus apparentes que celles qui partent du fil ; or quand on les observe avec une loupe, à une distance de quelques centimètres seulement, on n’aperçoit entre elles aucune différence sensible d’intensité. Pour faciliter cette comparaison, on peut se servir d’une plaque d’acier qui présente à-la-fois sur le même bord une partie arrondie et une partie tranchante, dont les arêtes extrêmes soient sur le prolongement l’une de l’autre. Alors on pourra s’assurer aisément que les franges ont la même intensité dans toute leur étendue. On sait que sous des incidences très-obliques, des surfaces mattes réfléchissent presque aussi bien la lumière que les miroirs les mieux polis ; la raison en est facile à donner dans le système de l’émission et dans celui des ondulations. Mais si l’on conçoit que de grandes obliquités doivent faire disparaître la différence de poli, on ne voit pas comment l’intensité de la lumière réfléchie pourrait devenir indépendante du degré de courbure de la surface réfléchissante ; car if est clair que plus son rayon de courbure sera petit et plus les rayons réfléchis devront diverger, quelle que soit d’ailleurs leur obliquité relativement à la surface.

Je me suis encore assuré, par une autre expérience bien


    tous les avantages du principe des interférences, en remplaçant une idée nette par une idée vague une explication satisfaisante par une autre qui ne facilite e pas l’intelligence des phénomènes. Car on conçoit bien comment deux molécules lumineuses qui viennent frapper le même point de la rétine, produisent des sensations plus ou moins vives, selon l’intervalle de temps qui sépare ces eux chocs consécutifs, en raison des accords ou des discordances qui en résultent entre les vibrations qu’ils tendent à produire dans le nerf optique ; tandis qu’on ne voit pas aussi clairement, à beaucoup près ce qui peut résulter de la différence d accès des deux molécules lumineuses, et comment en frappant simultanément le nerf optique elles ne produisent plus aucun effet dès qu’elles sont dans des accès contraires, quoiqu’il y ait d’ailleurs un accord parfait entre leurs chocs, mécaniques.