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la mise à exécution d’un système général de navigation intérieure en France que de diminuer la dépense d’eau des canaux navigables, grands ou petits, sans changer le mode de construction des écluses à sas ordinaires, appareil ingénieux, dont la manœuvre est l’application d’un principe si simple d’hydrostatique que l’on doit peut-être désespérer de pouvoir jamais lui substituer quelque chose de plus parfait.

Dès les premiers temps de l’invention des écluses à sas, r il fut aisé de déterminer la quantité d’eau qu’il fallait tirer d’un bief ou réservoir quelconque, pour y faire monter ou pour en faire descendre un bateau, connaissant la chute de l’écluse qui séparait ce bief du bief inférieur contigu.

Plus tard, il s’agita entre les ingénieurs français la question de savoir comment la dépense du réservoir de partage d’un canal se trouve modifiée, lorsque plusieurs écluses sont réunies en un corps de sas accolés. Les différentes suppositions que l’on fit, changeant l’état de la question, firent naître des dissidences d’opinion, dont M. Gauthey a le premier rendu compte dans un mémoire imprimé en 1783 parmi ceux de l’Académie de Dijon et que l’on retrouve inséré dans le troisième volume de ses oeuvres.

Les ingénieurs du canal du Midi, qui avaient le plus grand intérêt à apprécier exactement la dépense du réservoir de partage de ce canal, et qui pouvaient aisément en répéter la mesure dans les deux hypothèses des écluses simples et des sas accolés, se sont occupés. spécialement de la question dont il s’agit, et en ont donné des solutions diverses, comme on peut le voir dans un mémoire que M. Ducros, inspecteur général des ponts et chaussées, publia en l’an ix.

Après avoir indiqué, ainsi que M. Gauthey l’avait déjà fait, l’ordre suivant lequel des bateaux qui montent et qui descendent un canal doivent se succéder pour ne point