rable que celle provenant de l’évaporation et des filtrations aussi, quand il s’agit d’exécuter un canal, faut-il s’être assuré d’avance de pouvoir rassembler au point le plus élevé de son cours une quantité d’eau suffisante pour l’entretien de la navigation à laquelle on le destine. L’impossibilité de remplir cette première condition a souvent obligé de renoncer à entreprendre des canaux qui auraient puissamment contribué aux progrès de l’agriculture et à la prospérité du commerce de certaines provinces on en a vu quelques autres ne remplir qu’imparfaitement leur objet, parce que le volume d’eau rassemblé pour les alimenter ne suffisait à leurs besoins que pendant quelques mois de l’année. Voilà pourquoi beaucoup d’ingénieurs et de mécaniciens se sont occupés, en France, et sur-tout en Angleterre, de rechercher quelques moyens de suppléer au défaut d’eau dans les canaux navigables. Ainsi ont été successivement imaginés les sas mobiles de M. Solage, les plans inclinés de Fulton, les bateaux à roues de Chapman, les écluses à flotteur de Bettancourt, et enfin, tout récemment, l’écluse pneumatique de Congrève ; mais la mise en pratique de toutes ces inventions, quelqu’ingénieuses qu’elles soient, exige une dépense de forces. motrices dont on est toujours affranchi quand les bateaux peuvent être tenus naturellement à flot et circuler dans les canaux, sans autre embarras que celui de traverser de simples écluses telles qu’elles ont été primitivement imaginées.
D’un autre côté, ces inventions ne sont rigoureusement praticables que pour de petits canaux ; et, quand le combustible ne manque pas le moyen le moins dispendieux de subvenir au manque d’eau est encore de faire remonter dans les biefs successifs, à l’aide d’une machine à vapeur, l’eau qui en a été tirée pour le passage des bateaux dans les écluses.
Ce serait donc rendre un service éminent, et accélérer