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somme de leurs volumes au volume entier de chaque corps, d’où dépend l’intensité de ses actions magnétiques, est une fraction très-petite dans la plupart des métaux connus or, si ce rapport varie avec la température, et s’il augmente, par exemple quand la chaleur diminue il se pourrait qu’en abaissant convenablement la température d’un métal, ce rapport y devînt assez grand pour que ce corps fût alors susceptible d’aimantation à un degré sensible.

Lorsque la température d’un corps aimanté variera d’un point à un autre, le rapport en question variera de même, s’il dépend de la chaleur. Les lois des attractions ou répuisions exercées au-dehors par un tel corps dépendront de cette variation. Elles changeront si le corps vient à se refroidir inégalement dans ses différentes parties ; il en résultera des effets dont nous pourrons nous occuper dans un autre Mémoire, et auxquels on doit peut-être rapporter les anomalies singulières observées dans le fer incandescent[1].

Le rapport entre la somme des élémens magnétiques et le volume entier dans chaque corps aimanté n’est pas la seule donnée relative à ce corps indépendamment de sa forme et de ses dimensions, d’où puisse dépendre l’intensité de ses actions magnétiques la forme des élémens pourra aussi inHuer sur cette intensité ; et cette influence aura cela de particulier qu’elle ne sera pas la même en des sens différens. Supposons, par exemple, que les élémens magnétiques sont des ellipsoïdes dont les axes ont la même direction dans toute l’étendue d’un même corps, et que ce corps est une sphère aimantée par influence, dans laquelle la force coercitive est nulle ; les attractions ou répulsions qu’elle exercera au-dehors seront différentes dans le sens des axes de ses élémens et dans tout autre sens ; en sorte que, si l’on fait tourner

  1. Annales de physique et de chimie, tome XX, page 427.