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que ce pouvoir est indépendant de la matière et de la température des corps ainsi que nous le supposerons dans ce Mémoire.

La quantité que nous introduirons dans nos calculs, et qui exprimera le rapport de la somme des volumes des élémens magnétiques au volume entier du corps dont ils font partie, pourra dépendre de la température de ce corps. Il est possible, effectivement, que la chaleur dilate les espaces qui séparent les élémens les uns des autres, et comprime ces élémens, ou vice versâ sans changer. dans le même rapport le volume total. Dans cette hypothèse, les attractions ou répulsions magnétiques exercées par un même corps varieront avec son degré de chaleur ; ce qui paraît déjà indiqué par une ancienne expérience du physicien Canton dans laquelle il a vu la déviation d’une aiguille de boussole, produite par l’action d’un barreau aimanté, diminuer à mesure que la température de ce barreau augmentait, et par d’autres observations plus étendues que Coulomb a laissées inédites, et qui ont été publiées par M. Biot dans le tome IV de son Traité de physique. Mais, ces diverses expériences ayant été faites sur des barreaux aimantés où41a force coercitive était loin d’être nulle, les effets observés étaient dus sans doute à-la-fois à la variation de cette force et au changement du rapport dont nous parlons. Pour constater la variation de ce rapport et en trouver les lois il serait donc nécessaire que les mêmes expériences fussent répétées sur le fer doux et sur le nickel pur à différentes températures ; il serait même utile d’étendre ce genre d’observations à d’autres métaux où le magnétisme ne s’est pas encore manifesté, et de chercher s’ils ne deviendraient pas susceptibles d’aimantation à de très-basses températures. En effet, l’analogie porte à croire qu’il existe des élémens magnétiques dans tous ces corps qui jouissent déjà de tant de propriétés communes, mais que le rapport de la