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nous pouvons concevoir, pour envisager la question dans sa plus grande généralité, que les élémens magnétiques ne sont pas contigus dans l’intérieur des corps aimantés ; qu’ils y sont, au contraire, séparés les uns des autres par des espaces pleins ou vides, où les deux fluides ne peuvent pénétrer, et que les dimensions de ces intervalles isolans sont du même ordre de grandeur que celles des élémens magnétiques, sans que cependant le rapport des unes aux autres soit le même dans les corps aimantés de nature différente. Cela étant, les attractions ou répulsions exercées par ces corps, dans les mêmes circonstances, seront différentes, comme l’expérience l’a déjà fait connaître à l’égard du nickel et du fer. Ainsi nous nous représenterons un corps aimanté comme un assemblage de parcelles magnétiques, séparées par des espaces inaccessibles au magnétisme le rapport de la somme de toutes ces parcelles au volume entier du corps, qu’on pourrait prendre pour sa densité sous le rapport du magnétisme sera une fraction qui approchera plus ou moins de l’unité dans les corps de nature diverse, et qui devra être donnée pour chaque corps en particulier. Les actions extérieures augmenteront ou diminueront d’intensité avec la grandeur de ce rapport. On verra, dans ce Mémoire, suivant quelle loi elles en dépendent ; et, sur ce point, il sera possible de vérifier la théorie par l’expérience car on pourra toujours faire varier à volonté le rapport dont nous parlons, en mélangeant dans telle proportion qu’on voudra de la limaille de fer très-fine avec une autre matière non magnétique on soumettra ces corps ainsi formés à l’influence d’un très-fort aimant, et l’on mesurera ensuite les attractions ou répulsions qu’ils seront capables d’exercer.

Quant au pouvoir attractif ou répulsif des deux fluides nous supposerons maintenant qu’il est le même dans tous les corps aimantés à distance égale et pour des quantités égales