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a repris à très-peu près son mouvement primitif elle a fait dix oscillations en en vertu de la seule action de la terre. On n’a reconnu dans les barreaux de fer et de nickel aucune trace de magnétisme après cette opération ce qui montre que la force coercitive était du moins très-faible dans ces métaux. Cependant on pourrait croire qu’elle n’était pas tout-à-fait nulle, puisque les deux barreaux ne sont pas parvenus subitement à l’état où ils exerçaient leur plus grande influence sur le mouvement de l’aiguille ; mais cette circonstance peut aussi tenir à la réaction de leur fluide magnétique sur celui de l’aiguille, réaction dont l’effet n’a dû parvenir à son maximum qu’après un certain intervalle de temps, à cause de la force coercitive de l’acier trempé dont l’aiguille était formée. Quoi qu’il en soit, on doit conclure de cette expérience, dans laquelle tout a été semblable par rapport au fer et au nickel, que ces deux métaux ayant été aimantés par l’influence d’un même aimant, qui était l’aiguille d’acier, ont réagi avec des forces inégales, l’action du fer surpassant notablement celle du nickel.

Peut-être pensera-t-on que cette inégalité d’action magnétique des corps aimantés de matières différentes tient à ce que chacune de ces substances renferme à l’état neutre une quantité limitée de fluide boréal et de fluide austral, laquelle quantité serait plus grande, par exemple, dans le fer que dans le nickel. Mais cette manière de voir serait contraire aux phénomènes les quantités égales des deux fluides qui sont contenues dans chaque corps à l’état neutre, sont pour nous illimitées, c’est-à-dire qu’avec les forces dont nous pouvons disposer, nous ne parvenons jamais à les séparer entièrement dans l’acte de l’aimantation ; car, lorsqu’un corps est aimanté par l’influence d’un aimant voisin, les physiciens admettent que l’intensité de son action magnétique, manifestée par les effets produits au-dehors s’accroît sans cesse à mesure que