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celle de l’air atmosphérique dans un plus grand rapport que l’inverse de leurs densités respectives.

Après cet exposé de toutes les expériences que nous avons faites sur l’écoulement de deux fluides aériformes par des tuyaux de conduite de différens diamètres, nous allons entrer dans la discussion de ces expériences et rechercher la théorie qui les explique.

Il est évident d’abord, puisque la dépense du gaz diminue à mesure qu’on allonge le tuyau dans lequel il se meut, que cette diminution de dépense provient de la résistance que le gaz éprouve à se mouvoir contre la paroi intérieure de ce tuyau soit que cette résistance doive être attribuée- à l’adhérence du gaz à la surface de cette paroi, soit qu’elle doive être attribuée aux aspérités de celle-ci, ou bien enfin à ces deux causes combinées.

Il est évident, en second lieu, puisque l’effet de cette résistance, à quelque cause qu’on l’attribue, se fait sentir sur la masse entière du gaz en mouvement, que les couches concentriques de ce gaz adhèrent les unes aux autres avec une certaine force ; d’où il arrive qu’une couche quelconque est ralentie par la couche qui lui est contiguë du coté de la paroi, et accélérée par la couche qui lui est contiguë en allant vers le centre du tuyau.

Et, comme on démontre que l’expression de cette adhérence mutuelle des couches fluides les unes aux autres disparaît de la somme des forces retardatrices dont ces couches sont animées, et qu’il ne reste dans cette expression finale que les résistances qui ont lieu à la paroi du tube, il s’ensuit que cette résistance à la paroi est la seule que l’on ait à déterminer..

Il est évident, en troisième lieu, puisque le gazomètre descend uniformément pendant l’écoulement des gaz, que ces gaz se meuvent aussi uniformément dans les tubes qu’ils