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d’une masse fluide qui l’environne de toutes parts, et cet effet accessoire est une partie notable de l’effet principal.

Ces mêmes expériences qui avaient pour objet de mesurer avec précision l’action directe d’une surface échauffée sur la boule du thermoscope, nous ont donné lieu d’examiner comment l’accroissement de la distance, en augmentant la quantité d’air interposé, concourt à la diminution de l’effet produit mais nous avons obtenu des résultats sensiblement différens de ceux qui auraient lieu d’après la règle proposée par M. Leslie, et qu’il a conclue de quelques-unes de ses observations sur la chaleur réfléchie.

Quant à l’action des rayons solaires, elle doit, à plusieurs égards, être distinguée de celle de la chaleur obscure: Nous appelons ainsi celle qui, ne pouvant traverser directement les liquides diaphanes, ne rend point les corps visibles. Pour faire connaître la nécessité de cette distinction il nous suffira de rapporter l’expérience suivante, que nous avons faite récemment.

On a placé au-devant de la boule d’un thermoscope un plateau de glace transparente, d’une épaisseur assez considérable ; on a ensuite approché rapidement au-devant du plateau une plaque de fer très-échauffée, mais non lumineuse ; on n’a remarqué aucun mouvement dans l’indice du thermoscope (la boule était garantie, de toutes parts, de l’accès de l’air échauffé, et l’on avait pris toutes les précautions requises). On a ensuite retiré la plaque échauffée, et on l’a remplacée par la flamme d’une bougie ordinaire aussitôt l’indice du thermoscope s’est mis en mouvement. On a répété plusieurs fois ces épreuves et l’on n’a pu observer quelque mouvement dans le thermoscope qu’en faisant rougir la plaque métallique. L’instrument était très-sensible car l’étendue d’un degré octogésimal était d’environ deux pouces ; et il était aussi très-mobile, car l’indice commençait à marcher lorsqu’on présentait