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rayons obliques, on a été naturellement conduit à leur attribuer une intensité variable et proportionnelle au sinus de l’angle d’émission.

L’action de la chaleur rayonnante est assujettie dans les espaces vides d’air aux lois mathématiques que nous avons exposées mais, lorsqu’elle se propage dans l’atmosphère, elle suit des lois différentes et beaucoup moins simples qui sont aujourd’hui presque entièrement ignorées. L’air interposé reçoit en partie la chaleur rayonnante, et il agit ensuite lui-même sur les corps voisins. Nous avons plusieurs fois constaté par des expériences attentives cette influence marquée de la présence de l’air. Comme l’emploi des miroirs concaves complique les résultats en même temps qu’il les rend plus sensibles, nous avons mesuré l’action directe d’une surface échauffée sur la boule d’un thermoscope qu’on plaçait à différentes distances. On a apporté un soin extrême dans ces observations, et l’on a reconnu que les lois qui seraient observées dans les espaces vides sont notablement altérées par l’action de l’air intermédiaire. Ainsi l’effet produit par une surface inclinée se rapproche visiblement de celui de la projection orthographique mais il y a toujours une différence très-sensible entre les deux résultats.

Pour rendre plus manifeste cet effet de l’interposition de l’air, on avait introduit dans une enveloppe conique et vers le sommet en (fig. 11), la boule d’un thermoscope ; on plaçait ensuite ce récipient à côté et au-dessus d’une surface échauffé un écran empêchait les rayons sortis de de tomber directement sur la surface intérieure du récipient. On a toujours remarqué que la boule du thermoscope s’échauffait rapidement, et il a été facile de reconnaître que cela provenait de l’air intermédiaire qui, étant échauffé, montait dans le récipient. Ainsi tout corps exposé dans l’air à l’action directe d’une surface échauffée éprouve en même temps celle