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corps est le centre d’un hémisphère composé d’une infinité de rayons. Il se présente d’abord la question de savoir si tous ces rayons ont une égale intensité, ou si leur intensité varie en même temps que l’angle qu’ils font avec la surface dont ils s’éloignent. En général, si deux surfaces infiniment petites et sont inégalement échauffées et présentées l’une à l’autre, la plus froide acquerra en vertu de leur action mutuelle une nouvelle quantité de chaleur, qui dépend de la distance des deux surfaces, de l’angle que fait avec la ligne de l’angle que fait avec la même ligne de l’étendue infiniment petite et de ces deux surfaces, enfin de leurs températures et Nous démontrerons que le résultat de l’action mutuelle de et est exprimé par est un coefficient constant qui mesure la conducibilité extérieure des deux surfaces. Ensuite nous ferons voir que ce théorème suffit t pour expliquer distinctement comment s’établit et subsiste dans tous les cas, l’égalité de température qu’on observe entre divers corps placés dans une même enceinte.

On ignore entièrement aujourd’hui la nature de cette force intérieure dont résulte l’émission de la chaleur, et la cause qui produit les réflexions à la surface. Parmi les physiciens qui ont traité de la chaleur, les uns la considèrent comme une matière propre qui traverse les milieux élastiques et les espaces vides d’autres font consister sa propagation dans les vibrations d’un fluide extrêmement subtil. Quoi qu’il en soit, il est naturel de comparer les rayons de la chaleur à ceux de la lumière, et de supposer que les corps se transmettent mutuellement la chaleur dont ils sont pénétrés, de même que deux surfaces qui sont inégalement ou également éclairées s’envoient réciproquement leur lumière. C’est dans cet échange de rayons que consiste principalement l’hypo-