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ayant ensuite laissés s'écouler librement au moyen d'un tube de thermomètre de 508 millimètres de longueur qui était adapté à ce réservoir, il observa que la quantité de chacun de ces gaz qui s'écoulait jusqu'à ce que celui du réservoir passât de son premier état de pression à la pression d'une atmosphère un quart, était dépensée en des temps différens, qui lui parurent augmenter à proportion de la pesanteur spécifique du gaz que l'on avait soumis à l'épreuve. Ainsi, par exemple, la durée de l'écoulement du gaz acide carbonique fut de 156 secondes et demie ;

Celle de l'air atmosphérique de 128 secondes ; Et celle du gaz hydrogène carboné, de 100 secondes. M. Faraday conclut de ces expériences, et des différens degrés de résistance que les aubes d'une petite roue éprouvent à se mouvoir dans différens fluides aériformes, que les mobilités relatives de ces gaz sont en raison inverse de leurs pesanteurs spécifiques il ajoute cependant que ce rapport cesse de se manifester quand l'écoulement des gaz n'a lieu qu'en vertu de faibles pressions, ou qu'on diminue le diamètre du tube par lequel ils s'écoulent de sorte qu'alors le gaz acide carbonique, par exemple, s'échappe plus promptement que des gaz beaucoup plus légers.

M. Faraday; dans un mémoire plus récent[1], a rendu compte de quelques autres observations, d'où il a de nouveau conclu que la pesanteur spécifique des gaz n'exerçait aucune influence constante sur les phénomènes de leur écoulement par des tubes capillaires. Ainsi sous une même pression pouces cubiques de gaz oxide de carbone se sont écoulés en minutes tandis que le même volume de gaz oléfîant, dont la pesanteur est à très-peu près la même, s'est écoulé à travers le même tube en minutes seulement,

  1. Voyez les Annales de chimie et de physique tom. X, pag..