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nombre de ces fibres et en affaiblit moins l’élasticité. Il montre qu’un des usages de ces ouvertures consiste à renforcer le son de l’instrument par la communication qu’elles établissent entre l’air du dedans et celui du dehors ; enfin, avant d’assembler les plaques, pour en former la caisse, il a tout récemment imaginé de les faire résonner séparément et de modifier leur épaisseur, jusqu’à ce qu’elles rendent exactement le même son.

Après avoir théoriquement analysé toutes les innovations imaginées par M. Savart, les commissaires ont invité M. Lefebvre, chef d’orchestre du théâtre Feydeau, à vouloir bien faire devant eux l’essai du nouveau violon. On y a remarqué une grande pureté de son jointe à l’égalité la plus parfaite. Entendu de près, il paraissait avoir un peu moins d’éclat que celui dont M. Lefebvre se sert habituellement ; à une distance plus grande, ils se sont égalés si complètement qu’on les confondait l’un avec l’autre ; ou si l’on reconnaissait le nouveau violon, c’était par un peu plus de suavité dans les sons.

L’opinion unanime a été que le nouveau violon pouvait passer pour un violon excellent ; or, comme sa construction ne renferme rien d’arbitraire, rien qui dépende du hasard, un luthier habile pourra encore ajouter à ses qualités par un bon choix des bois et par le fini de l’exécution. Mais, sans atteindre ce degré, l’ouvrier le plus ordinaire fera encore ainsi, et fera, à coup sûr, un très-bon violon pour un prix extrêmement modique, parce que l’égalité et la beauté des sons dépendent uniquement des principes théoriques sur lesquels l’instrument est établi.

M. Savart explique, d’une manière fort satisfaisante, pour-