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Le trajet de près de deux mois qu’a fait ce bateau dans la Manche, au coeur de l’hiver, prouve qu’il est capable de résister aux vagues les plus fortes. On serait tenté d’en conclure qu’il aurait pu faire de même une navigation dans l’ocean Atlantique ; mais la simple possibilité ne suffit pas pour résoudre une question aussi compliquée. Ce bateau est mis en mouvement par une seule roue placée à l’intérieur et au milieu de sa largeur, ce qui la soustrait à toutes les impulsions du dehors. Les pales de la roue n’ont aucune saillie au-dessous d’une rainure dans laquelle elle tourne, ce qui la garantit de tout accident dans les échouages. Cette construction rend le bateau plus susceptible de naviguer en pleine mer. Ne se contentant pas de ces améliorations essentielles, M. Jernstedt s’est occupe avec un égal succès de celles qui tendaient à conserver autant que possible la force du principal moteur, et à rendre sa machine moins exposée à ces explosions terribles, qui, si l’on ne pouvait les prévenir, seraient capables de faire abandonner ce moyen de navigation, malgré les avantages qu’on a la certitude d’en tirer.

Un mécanisme curieux a été imaginé pour donner aux pales de la roue, dans quelque situation qu’elles puissent se présenter, l’inclinaison la plus avantageuse pour faire avancer le bateau. On a cru avec raison que le meilleur moyen serait de maintenir leurs surfaces dans un plan vertical ; et c’est la situation qu’on a cherché à leur conserver, malgré le mouvement de rotation. Pour donner une idée complète de ce mécanisme, et en démontrer géométriquement les avantages, le rapporteur entre dans des détails où il nous est impossible ici de le suivre. Nous en dirons autant des précautions prises pour prévenir les explosions. Un autre avantage, qui serait