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de dresser, suivant l’inclinaison la plus convenable, la surface extérieure contre laquelle elle s’exerçait. Par cette action, la base horizontale du talus extérieur est devenue à-peu-près quadruple de sa hauteur. Pour résister aux impulsions obliques qui auraient pu imprimer aux matériaux un mouvement selon la longueur de la digue, et dont le résultat eût été de combler les passes, on sentit la nécessité de recouvrir extérieurement la digue de blocs de pierre assez volumineux pour n’être point entrainés. Le succès a complètement justifié les moyens choisis par M. Cachin pour cette opération. La tempête du 18 février 1807, et sur-tout celle du 12 février 1808, la plus violente dont on ait conserve le souvenir, en submergeant le sol de la batterie, en détruisant les ouvrages de charpente construits sur le terre-plein, arrima sur de nouvelles pentes les blocs qui recouvraient la digue, avec une telle régularité, qu’ils semblèrent avoir été construits par la main des hommes. Parvenu à cet état d’équilibre, le profil transversal de la digue, du côté du large, affecta quatre valeurs de talus essentiellement différents, depuis le sommet jusqu’au fond de la mer. On conçoit que ces talus consécutifs se raccordent par des courbes qui en amortissent les angles.

Les expériences faites à Cherbourg n’avaient pas manque d’attirer l’attention des ingénieurs anglais, qui surent en tirer un parti avantageux dans la construction du break-water de Plymouth.

La rade de Plymouth offrait moins de difficultés en ce qu’elle est abritée contre les vents qui soufflent de l’est à l’ouest en passant par le nord. À Plymouth, comme à Cherbourg, les materiaux ont été fournis par des carrières peu