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tronqués de charpente, ayant chacun mètres de diamètre à leur base inférieure, mètres à leur sommet, sur une hauteur égale de mètres. Quatre-vingt-dix caisses semblables devaient être échouées en pleine mer, et mises en contact base à base, pour former une ligne continue dirigée de la pointe de Querqueville à l’ile Pelée, en laissant aux extrémités deux passes, l’une à l’est, de mètres, et l’autre à l’ouest, de Ces caisses devaient être remplies de pierres après leur immersion. On pensait que, par cette disposition, elles diviseraient comme une claire-voie l’action de la mer, et qu’ainsi elles procureraient du calme dans l’intérieur de la rade. Quelques expériences préliminaires parurent ne laisser aucun doute sur la réussite : la construction des cônes sur la plage, leur mise à flot, leur remorque et leur immersion offraient une suite d’opérations dont la hardiesse et la nouveauté excitèrent vivement la curiosité publique. Malheureusement, le succès ne répondit point aux espérances qu’on avait conçues. Des tempêtes consécutives détruisirent les premiers cônes ; on fit remarquer qu’en continuant de travailler sur ce plan, il faudrait vingt années de travaux et millions de dépense. On décida de laisser entre les cônes un intervalle, qu’on fit d’abord de mètres, et puis de enfin, après avoir ainsi livré dix-huit caisses isolées, et qui n’avaient pu être complètement remplies, à l’action des vents et de la mer, on finit, en 1789, par recéper comme inutiles tous les cônes que la tempête avait épargnés ; et l’on se trouva ramené au projet d’une digue en pierres perdues, qu’on avait rejeté d’abord.

À la fin de 1790, près de 3 millions de mètres cubes de