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Mémoire sur la digue de Cherbourg, comparée au Break-Water ou jetée de Plymouth ; par M. le baron Cachin, inspecteur général des Ponts-et-Chaussées. Commissaires, MM. de Prony, Dupin et Girard, rapporteur.

Ce mémoire est divisé en deux sections. La première contient une description historique de l’entreprise faite pour fermer la rade de Cherbourg par une digue. La seconde offre le parallèle de cette digue et de la jetée de Plymouth.

D’après la nécessité reconnue d’avoir dans la Manche un port accessible aux plus grands vaisseaux de guerre, l’attention de Vauban s’était portée principalement sur Cherbourg et la Hougue. En 1756, des commissaires s’étant transportés à la Hougue, y dressèrent un nouveau projet plus étendu que celui de Vauban. Le traité de 1753 fut cause qu’on ne donna pour lors aucune suite à cette idée. Elle fut reprise en 1777. M. de la Bretonnière, capitaine de vaisseau, et l’astronome M. Méchain, furent chargés de reconnaître nos côtes depuis Dunkerque jusqu’à Granville. M. de la Bretonnière, dans son rapport, parla exclusivement de Cherbourg ; il signala des inconvénients graves qui devaient faire abandonner tout projet sur la Hougue. Parmi plusieurs avantages qu’offrait Cherbourg, il indiqua ceux d’un excellent mouillage, et d’une rade dont l’entrée et la sortie sont également faciles dans presque toutes les circonstances. Il proposait de fermer cette rade par une digue en pierres perdues, qui aurait laissé sur ses extrémités des passes assez larges pour l’entrée et la sortie des escadres. Après plusieurs projets qui ne furent pas même essayés, M. de Cessart proposa une digue de cônes