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éloge de m. de beauvois.

des mousses comme leurs authères, ne prévalait déja plus. En 1781, l’académie de Petersbourg avait couronné un mémoire d’Hedwig, où les urnes étaient au contraire considérées comme des capsules, et les poussières vertes qu’elles renferment, comme des semences, tandis que les étamines auraient été certains filets déliés cachés dans d’autres parties de ces plantes. La plupart des botanistes paraissaient disposés à adopter les idées nouvelles. En effet, ces poussières vertes, jetées sur la terre par Hedwig, avaient germé, et il semblait ne manquer au système de ce naturaliste que d’être appliqué à quelques genres sur lesquels il n’avait pu encore étendre ses observations. Malgré ces apparences favorables, M. de Beauvois ne fut point satisfait des idées d Hedwig, ni séduit par l’assentiment presque général qu’elles obtinrent. Les systèmes hétérodoxes de MM. de Necker et Médicus, qui voulaient faire naître les cryptogames par une sorte de génération spontanée, de cristallisation organique, le séduisirent encore bien moins. Tout être vivant vient d’un œuf, avait dit son maître Linnæus, d’après Harvey, et quiconque prétendait chercher une autre origine à la vie lui paraissait un blasphémateur : or l’œuf, ajoutait-il, a besoin d être fécondé ; ainsi non seulement les plantes ont toutes des graines, mais elles ont toutes aussi des étamines, ou au moins du pollen, pour féconder ces graines. Tel était le raisonnement de M. de Beauvois ; et c’est d’après ce raisonnement qu’il dirigeait ses observations, se croyant bien assuré qu’en cherchant avec patience, il découvrirait ce dont il lui semblait avoir d’avance la démonstration. Il crut en effet promptement voir ses espérances se réaliser.

Les premiers cryptogames où il aperçut des organes qu’il