d’agréables aux leçons de M. Lestiboudois, professeur d’histoire naturelle à Lille, homme savant et respectable qui avait le talent d’inspirer le goût de la science à ses auditeurs. Il cultiva avec tant de soin et avec un bonheur si marqué les dispositions de son nouvel élève, qu’elles prirent bientôt le caractère d’une véritable passion. Seul, ou avec son maître, M. de Beauvois ne cessait de recueillir des plantes et des insectes. Déja il avait, pour ainsi dire, épuisé sa province, lorsqu’en 1777, un édit du Roi, provoqué par M. Necker, supprima les charges de receveurs généraux des domaines, et, le rendant entièrement à la vie privée, lui permit de chercher des sources plus abondantes d’instruction.
Il vint s’établir à Paris, et y suivit assidûment les herborisations de M. de Jussieu. En peu de temps, on le compta au nombre des hommes dans lesquels la botanique pouvait placer ses espérances. Dès 1782, l’Académie le nomma son correspondant, et en 1783 et 1786, ses amis ne virent point de difficulté à ce qu’il se présentât comme candidat, pour les places que Duhamel et Guettart avaient laissées vacantes.
C’est dès-lors aussi qu’il annonça en botanique les idées particulières qui ont fait l’objet le plus constant de ses travaux, pendant le reste de sa vie. À cette époque, le système de Linnæus, fondé principalement sur le sexe des plantes, avait donné une grande activité à l’étude des organes de la fructification ; et l’on s’occupait surtout avec ardeur de les rechercher dans ces familles rebelles des champignons, des mousses, des fougères, que Linnæus avait nommées Cryptogames ou à noces cachées, par la raison que l’on ne peut y découvrir avec certitude ni les étamines, ni les pistils. L’opinion de cet homme célèbre, qui avait regardé les urnes