dessus des injustices contemporaines ; elles sourient à ceux dont le temps est l’unique patrimoine, et charment leur solitude : dans toutes les conditions de la vie, elles suggèrent de douces espérances et de nobles sentiments.
Après deux années d’interruption, Delambre, qui avait conservé soigneusement tous les résultats de son travail, eut enfin la faculté de s’y consacrer entièrement ; il le reprit d’abord sous un autre titre, et ensuite on ne tarda point à renouveler les dispositions qui avaient pour objet la mesure de l’arc du méridien. Il poursuivit avec constance tous les détails de cette immense entreprise ; elle fut achevée avant la dernière année du siècle. Les résultats que l’on avait obtenus furent calculés suivant différentes méthodes dont plusieurs furent proposées par Delambre. On fit aussi dans ces calculs l’application d’un théorème très-remarquable ce M. Legendre, et qui convient spécialement aux mesures géodésiques.
Si l’on considère l’importance du sujet, les questions d’astronomie, de géométrie et de physique qu’il fut nécessaire de traiter, les noms célèbres des savants français ou étrangers qui concoururent à cet examen, les conséquences capitales et durables de ce travail, on peut dire qu’aucune autre application des sciences n’est comparable à celle-ci, et n’offre le même caractère d’exactitude, d’utilité et de grandeur. C’est le jugement qu’en ont porté toutes les Académies de l’Europe, et l’opinion de l’Institut de France fut solennellement exprimée, lorsqu’on lui proposa de désigner l’application la plus importante des sciences mathématiques ou physiques dans le cours de dix années ; les suffrages una-