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éloge de m. delambre.

Vers ce même temps, on se disposait en France à l’exécution d’un grand et difficile projet dont toutes les nations éclairées ont reconnu et désiré les avantages, celui d’établir un système de mesures uniformes fondé sur des bases naturelles et invariables. On résolut de choisir, pour l’élément principal du système métrique français, une partie déterminée du méridien terrestre, et l’on eut ainsi l’heureuse occasion de renouveler des opérations géodésiques très-importantes, et qui ont porté au plus haut degré de précision la connaissance de la figure et des dimensions du globe terrestre. On confia à MM. Delambre et Méchain le soin de mesurer un arc du méridien depuis Dunkerque jusqu’à Barcelone ; nous ne pouvons point exposer ici le caractère, les difficultés, les progrès de cette vaste entreprise. C’est à M. Delambre qu’on en doit principalement le succès ; il en a écrit l’histoire, et c’est dans ses ouvrages qu’il faut acquérir une juste et exacte connaissance des soins qu’elle exigeait, et des résultats qu’elle a produits.

On ne pouvait point se proposer de tracer cette ligne méridienne de plus de deux cents lieues de long, et de la mesurer effectivement dans toute son étendue ; c’est à la géométrie à suppléer à l’application immédiate des mesures. Mais quelle multitude d’obstacles se présente dans l’exécution ! Les températures de l’air et des corps solides changent continuellement ; l’atmosphère, dont l’état est si variable, détourne la direction dé la lumière ; l’inégale hauteur des points observés, la difficulté de choisir, de placer, de conserver les signaux ; tout conspire contre l’exactitude des résultats ; enfin, ils peuvent être altérés par l’attraction des montagnes, et sujets aux inégalités de la figure ou de la masse du globe. La physique,