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éloge de m. delambre.

découverte capitale faite par Roemer à l’Observatoire de Paris, et qu’une autre théorie a pleinement confirmée.

Le système formé de Jupiter et de ses quatre satellites est un monde distinct, dont les révolutions rapides nous représentent celles qui doivent s’accomplir dans le système général du soleil et des planètes. Ainsi l’étude des inégalités des satellites abrège en quelque sorte les temps astronomiques ; elle nous rend sensibles des phénomènes qui ne se développeront dans le système planétaire qu’après une suite immense de siècles.

Les trois premiers satellites de Jupiter sont assujétis par leur action mutuelle et par celle de la planète, à deux lois très-remarquables, non moins simples et non moins constantes que celles de Képler. Leur mouvement et leur situation ont une dépendance réciproque, telle, que la position de ces deux astres étant connue, celle du troisième est par cela même déterminée ; et il en résulte, par exemple, qu’ils ne pourront jamais être éclipsés tous les trois à la fois. M. de Laplace avait découvert ces lois, en démontrant qu’elles sont des conséquences nécessaires de l’action mutuelle des satellites, et que la même cause tend perpétuellementà les maintenir. Toutes les observations ont offert des preuves subsistantes de la vérité de ces lois : ces admirables théorèmes ont servi de fondement aux recherches de M. Delambre. Il s’occupait depuis plusieurs années de la composition de ces tables écliptiques, lorsque l’académie des sciences choisit la même question pour le sujet d’un prix. On le décerna à son ouvrage : il avait été couronné pour l’astre d’Herschel ; il le fut une seconde fois pour ceux de Galilée, et très-peu de temps auparavant il avait été élu membre de lAcadémie.