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éloge de m. delambre.

fut couronné ; il était un témoignage remarquable de la perfection récente qu’avaient acquise les méthodes astronomiques. En effet, quoique l’astre d’Herschel n’eût point encore décrit la dixième partie de son cours, son mouvement fut déterminé avec autant de précision que celui des autres planètes dont la connaissance remonte à des époques immémoriales.

On doit aussi à Delambre les Tables du soleil qui furent publiées dans ce même temps, et celles de Jupiter et de Saturne. Il entreprit encore de former des Tables écliptiques des satellites de Jupiter, et acheva en quelques années cet ouvrage difficile et immense.

L’objet des Tables astronomiques est de représenter l’état du ciel pour un instant donné ; on se fonde sur le principe général de la constance des lois naturelles, et l’on parvient par l’étude du passé à la connaissance de l’avenir. Ces recherches sont dirigées par la géométrie qui, selon l’expression de Platon, réside dans le ciel ; elles le sont aussi par les autres théories mathématiques que les modernes ont inventées, et qui ont servi à découvrir les causes et les lois des mouvements célestes.

On reconnut d’abord que les faits les plus généraux étaient des conséquences nécessaires des lois mathématiques de la gravitation ; ensuite, des observations plus précises indiquèrent dans le cours des astres des irrégularités qui paraissaient n’être point assujetties aux mêmes causes. On demanda si la résistance des matières éthérées n’altérait point les mouvements célestes, si la gravité agissait suivant une loi aussi simple qu’on l’avait supposé, si la transmission de cette force était instantanée, ou si elle était progressive comme l’impression de la lumière. Ces doutes ne subsistent plus aujourd’hui,