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éloge de m. delambre.

Paris, il poursuivit la même carrière, mais avec de plus grands avantages, qu’il n’aurait pu refuser sans imprudence, et qui lui procurèrent bientôt une existence indépendante et assurée. C’est dans ce temps de sa vie, que Delambre se sentit vivement entraîné dans la carrière des sciences : il approfondit les théories mathématiques, étudia la physique et l’astronomie, et continua de cultiver la littérature et l’histoire. Il se distinguait par la persévérance de ses vues ; ce fut toujours le caractère principal de son esprit. Personne n’a mis plus de suite dans ses travaux, et n’a parcouru avec plus de constance le vaste champ des connaissances humaines.

Lorsqu’il se présenta au Collége de France pour entendre les leçons de M. Lalande, il avait déjà lu ses ouvrages, et en avait rédigé un commentaire complet : on le remarqua pour la première fois dans une séance où le célèbre professeur lui offrit l’occasion de citer de mémoire un passage d’Aratus. Il rapporta non-seulement le passage entier du poète grec, mais tous les commentaires anciens auxquels ce texte avait donné lieu ; Lalande voulut connaître les notes qu’un lecteur aussi instruit avait pu écrire en étudiant son Traité d’astronomie : il jugea aussitôt tout ce que les sciences venaient d’acquérir et ce qu’elles devaient espérer. Dès ce moment, il regarda Delambre comme son collaborateur ; il le pria de ne point assister à des leçons publiques qui désormais lui seraient inutiles ; mais travailla seul avec lui, et lui confia les calculs astronomiques les plus composés. Il détermina M. Dassy, dont le fils avait reçu long-temps les leçons de M. Delambre, à établir dans son hôtel un observatoire spécial. Delambre acquit à ses frais les instruments nécessaires, et s’appliqua au observations ; il entreprit en même temps les recherches les