principalement les levers et les couchers des astres. Les prêtres de Bélus ont tiré de ces observations de quoi faire des espèces d’Almanachs, de quoi prédire les temps des chaleurs et de la sécheresse, ceux des pluies, et enfin les clairs de lune. Ces recherches faciles ont été admirées, rien n’était plus naturel. Ces prêtres ont été considérés comme des devins et des magiciens. Ils ont reconnu de bonne heure que le métier de charlatan pouvait leur être très-avantageux ; ils ont donc soigneusement gardé pour eux seuls toutes leurs remarques, afin que personne ne put leur enlever le monopole de leurs almanachs et de leurs prédictions. L'ignorance et la crédulité populaire les ont favorisés. On a exalté leur science, on l’a considérablement exagérée. On a dit qu’ils savaient prédire les années de sécheresse et de stérilité, celles de pluies et d’abondance ; les épidémies et les tremblements de terre ; les éclipses de lune et le retour des comètes. Contents de leurs succès, ils n’ont ni répandu ni augmenté leurs petites connaissances. Ils ont imaginé la doctrine astrologique ; ils ont joué avec plus d’éclat et de gloire le personnage que joue encore le célèbre Mathieu Lansberg, mathématicien de Liége. Ils passent aujourd’hui même assez généralement pour les créateurs de l’astronomie, dont ils n’ont jamais connu que les premiers et les plus indispensables éléments, qu’ils ont déterminés de la manière la plus imparfaite. Ce que nous disons des Chaldéens s’applique de même aux Egyptiens. Bailly et nombre d’autres, depuis le commencement de notre ère, se sont complu à composer des romans plus ou moins ingénieux. Voilà le notre, ou plutôt l’histoire la plus probable et la plus naturelle des Chaldéens.
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