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Il n’ose pas assurer que jamais les Chaldéens aient observé une éclipse de soleil, chose sur laquelle il convient que l’histoire se tait.

Il est si persuadé de l’exactitude des temps dans les éclipses de lune chaldéennes, qu’il ne peut se figurer qu’on se soit servi de clepsydres, ou du moins il suppose qu’on a vérifié le temps vrai de chaque phase, en le déterminant par la position des étoiles, relativement à l’horizon ou au méridien, ce qui supposerait une trigonométrie et un catalogue de quelques étoiles au moins, choses sur lesquelles l’histoire se tait, comme sur les éclipses de soleil.

Il convient d’après Diodore que les Chaldéens ne savaient pas prédire les éclipses de soleil, mais il assure positivement qu’ils savaient calculer et prédire les éclipses de lune. C’est ce qu’ils ont fait réellement, nous dit-il, et c’est la troisième conclusion que les observations qui nous restent d’eux nous autorisent à tirer, car il est impossible qu’ils n’eussent pas des tables astronomiques, résultat d’une longue suite de recherches sur les révolutions célestes. Il est certain, dit-il encore, que les Chaldéens connaissaient la période de ans, car Ptolémée l’attribue à d’anciens mathématiciens. Avec de pareilles formules et des assertions si hardies, on démontre tout et l’on n’est embarrassé sur rien. Mais comment se fait-il qu’Halley ait été le premier à soupçonner que l’une des trois périodes Chaldéennes, soit le Saros, soit le Néros ou enfin le Sossos pouvait être la période de ans ? Jusqu’à cet astronome on n’y avait vu que des périodes de de ou de ans.

Nous ne nous arrêterons point à montrer la faiblesse de ces divers arguments, et nous nous bornerons à conclure