Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 4.djvu/205

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

commencement de chaque règne ; et quand on a l’année et la quantité de l’éclipse, il n’y a nul embarras à trouver à quel mois et quel jour égyptien a dû arriver l’éclipse ; et les tables, telles que celles d’Hipparque ou Ptolémée, donnaient tout naturellement la réduction cherchée. Aussi n’est-ce pas la date de l’éclipse qui peut éveiller nos soupçons, mais l’exactitude du temps de chaque phase. Qui nous assurera que ces temps aient été marqués par les Chaldéens à un quart ou une demi-heure, ou que Ptolémée n’ait pas disposé au besoin d’une heure ou deux pour rapprocher l’observation de son calcul.

M. Ideler ne doute pas que les Chaldéens ne connussent les heures équinoxiales, nous en doutons beaucoup. Les heures équinoxiales ne sont mentionnées nulle part, si ce n’est dans les réductions des astronomes grecs ; et les cadrans chez les Chaldéens, ainsi que chez les Grecs et les Arabes, n’ont marqué jamais que les heures temporaires. Au reste peu nous importe, et nous avons indiqué nous-même un moyen fort simple par lequel les Chaldéens auraient pu arriver à cette connaissance que personne ne leur a supposée jusqu’ici.

M. Ideler reproche à Larcher de n’avoir eu aucune idée de gnomonique, parce qu’il ne sait pas que pour tracer un cadran solaire il faut être en état d’en placer l’axe parallèlement à l’axe du monde ; il paraît oublier lui-même que l’axe d’un cadran est une invention moderne, qui suppose les heures équinoxiales ; qu’on n’en trouve aucune mention, ni chez les Grées, ni chez les Arabes, non pas même dans le livre d’Aboulhassan, qui se vantait en l’an 1200 de notre ère d’être le premier qui eût imaginé les heures équinoxiales.