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Dans les observations que nous venons de rapporter, M. Ideler trouve une preuve évidente que les Chaldéens avaient une manière déterminée et invariable de supputer le temps. S’il parle d’une forme quelconque de calendrier, nous voulons bien le croire, et même d’après Sextus Empiricus nous accordons aux Chaldéens des clepsydres, quoique nous n’en sentions pas l’absolue nécessité. Avec cet instrument, inventé quelques siècles plus tard par Héron d’Alexandrie, et même avec une fontaine garnie d’un robinet, on pouvait mesurer l’eau écoulée depuis le coucher du soleil, jusqu’au lever de la lune, jusqu’au commencement et à la fin de l’éclipse, enfin jusqu’au lever du soleil. Les poids comparés de ces diverses portions d’eau et le poids total permettaient de partager la nuit en douze heures temporaires, de trouver le minuit et le temps des diverses phases de l’éclipse. Voilà la seule conséquence qu’on puisse regarder comme probable, en supposant toutefois que ces heures n’aient pas été trouvées par une estime grossière et sans le secours d’aucun instrument quelconque, ce qui serait peut-être encore plus probable.

On ignore quelle était la forme de leurs mois et celle de leurs années. M. Ideler croit très-vraisemblable que l’année était solaire et le mois lunaire ; il en conclut que les dates égyptiennes des observations Chaldéennes sont le résultat d’une réduction faite par un astronome grec. Mais il ajoute que si cette réduction n’offrait pas des difficultés insurmontables, leur supputation a dû être réglée sur des principes à la lois justes et simples. On ne voit pas dans le fait où seraient les difficultés ; les éclipses sont toujours datées de l’année du règne ; le canon des Rois donne la date du