Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 4.djvu/187

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. Dessaignes fit une série d’expériences très-étendues sur le développement d’électricité qui s’opère dans tous les corps imparfaitement conducteurs, lorsqu’on les met en contact avec le mercure, lorsqu’on les y plonge ou qu’on les en retire. Nombre de physiciens avaient déjà constaté l’existence de ce fait ; mais leurs expériences offraient des résultats qui semblaient opposés. M. Dessaignes éprouva lui-même ces contradictions accidentelles. M. Haüy donna une extension plus évidente à ces phénomènes, en découvrant que plusieurs substances minérales acquièrent, par la pression, un état électrique qu’elles conservent ensuite obstinément. D’autres minéraux présentèrent cette propriété dans un degré moindre, d’autres enfin lui en parurent privés.

C’est ici que commencent les recherches de M. Becquerel; il soupçonne que l’exception offerte par certains corps n’était qu’apparente, et tenait uniquement à ce qu’ils n’avaient pas, comme les premiers, la faculté de retenir en eux-mêmes, par une influence propre et intérieure, l’électricité que la compression y développait ; il conçut que, pour rendre cette électricité sensible, il suffirait d’isoler ces corps pendant et après la compression qu’on leur fait subir. Le succès de cette épreuve très-simple surpassa ses espérances. En isolant ainsi les disques qu’il mettait en expérience, il a trouvé que, non-seulement les minéraux, mais toutes les substances de nature quelconque, étant isolées et pressées les unes contre les autres, sortent de la pression dans des états différents, l’un avec un excès d’électricité vitrée, l’autre avec l4excès correspondant d’électricité résineuse.

On sait, d’après la découverte de M. Volta, que tous les corps, lorsqu’ils sont mis seulement en contact les uns avec