Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 4.djvu/183

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mémoire relatif à l’action de la pile voltaïque sur l’aiguille aimantée, par M. Boisgiraud. Commissaire : MM. Charles, et Ampère, rapporteur.

À peine connaissait-on en France la découverte de M. Oersted, que M. Boisgiraud s’empressa de faire des expériences sur un sujet si intéressant. Ce récit des expériences est l’objet des mémoires de ce jeune physicien, dont nous pensons que la science doit attendre des travaux importants, si l’on en juge par la sagacité avec laquelle il a discuté les résultats qu’il obtenait, et les précautions qu’il a prises pour s’assurer de leur réalité. Parmi les expériences variées qu’il a ajoutées à celles de M. Oersted, il en est une qui est extrêmement remarquable. Elle consiste à faire agir un fil conjonctif horizontal, sur une petite aiguille aimantée flottant sur l’eau, et à observer, quand on place l’aiguille dans une direction perpendiculaire au fil, de manière que leur plus courte distance passe par le milieu de l’aiguille, dans quel cas l’équilibre est stable ou instable. Il résulte de cette observation que l’action du fil conjonctif sur l’aiguille ne se réduit pas à une action sur ses pôles, mais qu’elle s’exerce sur tous les points de sa longueur ; en sorte que l’équilibre se trouve stable précisément quand il ne devrait pas l’être dans le cas d’une action seulement sur les pôles et vice versa. Nous pensons, ajoutent les commissaires, que la publication de ce mémoire serait utile aux progrès de la nouvelle branche de physique qui semble devoir naitre des belles expériences de M. Oersted, et qu’il mérite d’être inséré dans les Mémoires des Savants étrangers.