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Si, comme dans les expériences de M. Chladni, la surface est plane, horizontale, et ébranlée perpendiculairement à son plan, alors les petits grains de sable sont lancés verticalement avec une vivacité extraordinaire ; et comme la surface qui les lance se courbe en vibrant, l’impulsion qu’elle leur donne les porte vers la ligne nodale, où ils viennent graduellement se ranger. Mais si le corps vibrant de verre ou de métal est ébranlé par une friction longitudinale, en promenant un drap mouillé sur quelque partie de sa surface inférieure, on voit bien encore les grains de sable se rassembler sur un certain nombre de lignes nodales, mais ils y courent sans quitter la surface vibrante sur laquelle ils ne font que glisser. Pour distinguer ces modes si divers de mouvements, M. Savart les désigne par les noms de transversal et de longitudinal. Ces expressions ne s’appliquent qu’aux particules matérielles qui composent les surfaces, sans vouloir inférer que la même espèce de mouvements s’étende à toutes les particules qui composent l’intérieur des corps. Cela posé, si l’on répand du sable fin et sec sur une lame plane rectangulaire, et qu’on la fasse vibrer par friction comme nous venons de le dire, ou pour l’ébranler plus régulièrement encore, si l’on se borne à frapper un de ses bouts perpendiculairement avec quelque corps dur, tel qu’un tube de metal, on voit bien le sable glisser sur la surface par un mouvement longitudinal et venir se ranger suivant un certain nombre de lignes nodales fines, mais le nombre de ces lignes qui indiquent autant de divisions de la surface n’est pas du tout égal ni proportionnel aux nombres qui expriment les sons successifs ; au lieu que cette proportionnalité s’observe très-exactement dans les subdivisions des