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terre entière a été primitivement fluide, ses dimensions ont diminué progressivement avec sa température ; et alors sa vitesse angulaire de rotation a augmenté graduellement et continuera de s’accroître, jusqu’à ce que la terre soit parvenue à l’état constant de température moyenne, qui convient à celle de l’espace dont elle est environnée, et à l’action de la chaleur solaire. Si l’on transportait ce globe dans un espace dont la température fit moindre d’un degré centésimal, toutes choses égales d’ailleurs, l’aire que ses molécules décrivent dans le plan de l’équateur diminuerait à-peu-près d’un cinquante-millième, si la vitesse de rotation n’augmentait pas ; il faut donc il faut donc que l’accroissement de la vitesse, et par conséquent la diminution de la durée de la rotation soient d’un cinquante-millième. Mais avant de parvenir à son état final de température, le globe a une température qui diminue sans cesse, plus lentement au centre qu’à la surface. La terre paraît être dans un état semblable ; ce qui résulte des observations thermométriques faites dans des mines profondes et qui indiquent un accroissement de chaleur très-sensible à mesure que l’on pénètre dans la terre. La moyenne des accroissements observés paraît être d’un degré centésimal pour un enfoncement de mètres ; un plus grand nombre d’observations fera connaitre exactement sa valeur. Cet élément indique une très-grande chaleur à la surface de la terre à des époques fort reculées ; la chaleur terrestre doit être excessive à la profondeur d’un million de mètres et surtout au centre de la terre ; en sorte que cette partie du globe est probablement à l’état de fusion, et se réduirait en vapeurs si elle n’était contenue par les couches supérieures dont la compression à ces grandes profondeurs est extrême.