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donc de grands avantages à donner peu de chute aux écluses. Cette remarque utile parait avoir échappé jusqu’ici aux ingénieurs qui se sont occupés de projets ou de constructions de canaux. À Venise, où l’on croit que furent construites les premières écluses, on ne dut pas être arrêté par la dépense d’eau, puisque le canal était alimenté par une rivière. Dans l’exécution du canal de Languedoc, il était de la plus haute importance d’économiser l’eau ; il suffisait de diminuer la chute des écluses : on la fit si grande, que l’on fut obligé de démolir les premières qui furent construites, pour en construire de plus vastes. Mais cette substitution d’écluses moins élevées eut pour unique motif la trop grande pression d’eau, qui exposait à trop de dégradations toutes les parties de ces écluses primitives. Les ingénieurs les plus célèbres de France et d’Angleterre ont contribué, jusqu’à ces derniers temps, à maintenir les anciennes pratiques. Perronet a imprimé qu’il n’y a aucune raison de diminuer la chute des écluses, qui est, dit-il, le plus ordinairement, de ou pieds. M. Gauthey remarqua depuis qu’il ne convient point de donner des chutes égales aux écluses d’un canal à partage ; que les chutes les plus basses doivent être établies près de ce point, et qu’à mesure qu’on peut alimenter le canal dans ses parties inférieures par de nouvelles prises d’eau, il n’y a point d’inconvénient à augmenter les chutes. Il n’a point cherché le rapport qui peut exister entre la chute des écluses et le volume d’eau consacré à leur service ; il pense que chute la plus convenable est de par un milieu entre la plus grande et la plus petite, qu’il fait, l’une de et l’autre de M. Girard établit ensuite les principes rigoureux d’après lesquels les chutes des écluses successives d’un canal la